Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Chroniques de réanimation
10 août 2011

Aphorismes, Winckler

Tu ne les empêcheras pas de mourir. Au mieux, tu leur éviteras de mourir ce jour-là.

 

La profession de médecin, c'est risqué, même quand on s'occupe de cadavres. Si tu ne veux pas faire face à l'inconnu, change de métier.

 

Tu ne sauveras peut-être personne. Mais tu peux soulager et soigner presque tout le monde. Choisis.

 

On devient soignant parce qu'on a un patient symbolique à soigner. Quel est le tien?

 

Qui soignes-tu, en cet instant? Eux, ou toi?

 

Le soignant, c'est celui à qui le patient prend la main.

 

Un corps humain n'a pas de boulons.

 

En chacun de nous sommeille un bourreau. Le tien, tu es sûr qu'il dort?

 

Tu n'as pas de jugement à porter...mais tu en porteras quand même. Et ils reviendront te frapper en pleine gueule.

 

Demande-toi toujours: "Qu'est-ce qu'il/elle (me veut)?"

 

Quand on pose des questions, on n'obtient que des réponses.

 

Tu as le même corps que celui/celle que tu soignes.

 

Les patient(es) ne sont pas tes faire-valoir. Ils/Elles t'apprennent ton métier.

 

Ils/Elles se sentent coupables parce qu'ils/elles ont des scrupules. Si tu les accuses c'est que tu n'en a pas.

 

Les médecins qui veulent le pouvoir font tout pour l'obtenir. Ceux qui veulent soigner font tout pour s'en éloigner.

 

Ils/Elles savent toujours de quoi ils/elles souffrent.

 

La loyauté d'un soignant va d'abord à ses patients, ensuite seulement à ses confrères.

 

Ton imaginaire n'est pas aussi riche que la réalité; mais il est souvent plus angoissant.

 

Quand tu es paresseux ou négligent, c'est le patient qui en fait les frais.

 

N'hésite jamais à interpeller tes enseignants. Leur ignorance est plus grave que la tienne, car ils n'ont pas l'excuse de ton inexpérience.

 

Soigner, ce n'est pas une relation de pouvoir.

 

Les médecins se droguent et se suicident plus souvent que le commun des mortels; ça ne veut pas dire qu'ils souffrent plus que le commun des mortels. Et ça ne les autorise pas à se venger.

 

Tu ne soignes pas des résultats d'analyse, tu soignes des personnes.

 

Ce qu'un patient ressent est plus important que ce que tu sais. Et ce que tu crois compte beaucoup moins que ce qu'il ne dit pas.

 

Tous les patients ne sont pas aimables; mais ils n'ont pas besoin d'être aimés pour aller moins mal. Ils ont juste besoin que tu les respectes.

 

Si tu ne les respectes pas, qui donc te respecteras.

 

Qui donc es-tu pour affirmer que ce patient ne dit pas la vérité?

 

Tout le monde ment. Les patients mentent pour se protéger; les médecins mentent pour garder le pouvoir.

 

Soigner, c'est autre chose que jouer au docteur.

 

Tu n'as pas éte toujours docteur.

 

Le docteur est pressé; le soignant est patient.

 

Tu n'es pas responsable de ce qu'ils/elles font, tu es responsable de ce que tu leur fais.

 

Oublie le secret, souviens-toi du chagrin.

 

Martin Winckler, Le choeur des femmes, folio

 

 

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Archives
Publicité
Newsletter
Chroniques de réanimation
Visiteurs
Depuis la création 3 107
Publicité